« Étranges étrangers » : deux éditions très réussies du spectacle sur l’exil
Deux rencontres artistiques et engagées dans le cadre de Migrant'scène, avec le même succès. ...
Un collectif de travailleurs sociaux a fait parvenir au Groupe Local de la Cimade à Marseille ce cri de colère qui dénonce une situation devenue intolérable pour ces professionnels : pallier les déficiences de l’Etat, avec de moins en moins de moyens. Nous tenons à en partager l’écho.
« Nous sommes des travailleurs-euses du secteur associatif, du secteur
social ou médico-social, de l’animation, du soin, de l’éducation. Nous
(avons participé) à la Marche de la Colère organisée par
des habitant-e-s et associations du quartier de Noailles, à Marseille.
parce que nous souhaitons être solidaires des habitant-e-s concerné-e-s, des familles de victimes, des personnes expulsé-e-s de leurs logements, des personnes qui depuis le 5 novembre vivent l’enfer personnel, administratif, financier, politique.
Nous y (avons participé) aussi parce que nous sommes en colère. Nous faisons
quotidiennement, de moins en moins des missions d’accompagnement et de
travail social, mais des missions qui nous sont sous-traitées par les
pouvoirs publics : nous gérons les demandes de logement à leur place,
l’accès aux droits, les activités dans les écoles, le soutien
scolaire, l’insertion vers l’emploi, les ateliers linguistiques. L’État
et les pouvoirs publics (mairie, département, région…) se
désengagent et se reposent complètement, et de plus en plus, sur nos
épaules. Il faut toujours répondre à plus de demandes, dans un
contexte social dégradé par les choix politiques, et nous avons le
sentiment, parfois, de le faire mal. Par manque de moyens, par
surcharge, parce que nous sommes de plus en plus sollicité-e-s, avec
des moyens en baisse constante, et dans une précarité de plus en plus
importante de nos conditions de travail.
Nous sommes les témoins des défaillances de l’État dans tous les
domaines (habitat, santé, droits, etc.), de l’abandon de populations et
de quartiers entiers par les politiques de la ville. Nous sommes
écoeuré-e-s d’être pris par les institutions pour celles et ceux qui
masquent leur politique publique de désintégration de masse, dans les
quartiers comme dans le centre-ville de Marseille, à Noailles.
Nous sommes en colère, et c’est contre les responsables, contre les
pouvoirs publics, contre l’État et les collectivités, qui se
déchargent de toutes leurs responsabilités sur des associations, parce
que ça leur coûte moins cher, parce que ça leur permet de se
détacher tranquillement, et d’accuser la pluie.
Nous sommes en colère contre le mécanisme politique qui fait que d’un
côté, les subventions baissent tout le temps, que les services publics
sont de plus en plus défaillants, que les salarié-e-s du social sont
de plus en plus étouffé-e-s dans leur travail, et que de l’autre
côté, les pouvoirs publics sont ravis de pouvoir orienter les gens
vers les mêmes associations pour se désengager et se
déresponsabiliser à l’abri des regards. Nous appelons cela une
politique cosmétique, de façade, volontairement éloignée des
difficultés de terrain!
Nous ne souhaitons pas être celles et ceux qui exécutent le sale
boulot de l’État, qui devront répondre à des commandes de plus en plus
honteuses, tout ça pour récolter les quelques miettes de subvention
qui restent.
La lutte des habitant-e-s de Noailles en particulier, et des
habitant-e-s des quartiers populaires, nous souhaitons la soutenir, la
diffuser, la relayer. Dans nos métiers, les pouvoirs publics nous
demandent tout le temps de travailler sur « la participation des
habitant-e-s », sur les « projets ». Dans la lutte, nous voyons des
personnes qui participent, qui discutent, qui s’organisent à la fois
pour répondre à des besoins matériels immédiats et pour faire tomber
les responsables. C’est là, qu’il y a de la « participation », des
« projets ». Nous ne voulons pas être celles et ceux qui, en rendant la
misère plus admissible, plus douce, la rendent simplement moins
visible, et permettent à ceux d’en haut de s’en laver les mains. »
Signé: des travailleurs-euses des associations, du secteur social,
médico-social, de l’animation…
Auteur: Région Sud-Est
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