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Le 28 juillet, une embarcation faisait naufrage au large de Porto Rico provoquant la mort de cinq personnes qui migraient depuis Haïti. Ces drames, désormais réguliers y compris sur les côtes françaises dans la Caraïbe, sont là pour nous rappeler que dresser des murs, sous quelque forme que ce soit, est un échec et génère un coût humain intolérable.
Le 28 juillet, une embarcation faisait naufrage au large de Porto Rico provoquant la mort de cinq personnes qui migraient depuis Haïti. En mai, 11 personnes étaient mortes dans cette zone après le chavirage de leur bateau.
Ces drames sont désormais réguliers dans la Caraïbe où les courants marins sont aussi puissants que les obstacles pour migrer : des centaines de morts en mer ont été répertoriés depuis 2018 rien qu’au large du Venezuela (Guadeloupe 1ere – 7/02/2022) et des dizaines de personnes ont péri par naufrage depuis début 2022 en tentant de relier les Etats-Unis depuis Haïti (Guadeloupe 1ere – 30/07/2022).
Les côtes françaises dans la région ne font pas exception et au large de la Guadeloupe comme de la Guyane, des naufrages à l’issue tragique sont signalés plusieurs fois par an (MoNews – 7/02/22 ; Guadeloupe 1ere – 22/02/21).
En France et particulièrement dans les outre-mer, le spectre de l’appel d’air est agité inlassablement pour justifier la montée en puissance des moyens de lutte anti-immigration, fort coûteux au demeurant.
Les réformes gouvernementales se succèdent pour limiter l’arrivée et l’installation de personnes exilées ; les effectifs policiers n’ont cessé d’être renforcés pour assurer davantage de contrôles et d’expulsions ; l’allocation et le logement prévus durant la demande d’asile ont été volontairement réduits en Guyane et Guadeloupe afin de décourager les demandes ; la réorganisation de la demande de titre de séjour par voie dématérialisée mène depuis plus de deux ans à un blocage de la majorité des demandes.
Or dans une société mondiale qui promeut la mobilité, dans un monde balayé par les crises économiques, les guerres et les désordres climatiques, endiguer la circulation des personnes est un leurre absurde. Dans des régions comme la Caraïbe, pétrie des mélanges de populations entre contrées voisines, cette politique est inefficace et devient meurtrière.
Ces naufrages sont là pour nous rappeler que dresser des murs, sous quelque forme que ce soit, est un échec et génère un coût humain intolérable.
La Cimade soutient un accès inconditionnel au territoire, une politique qui concentre les moyens sur l’accueil et la protection des personnes ainsi qu’une véritable réflexion destinée à organiser la liberté de circulation.
Auteur: Région Outre-Mer
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