Ecoutez-moi, j’ai quelque chose à dire.
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communiqué de CISS, FNARS, ODSE, UNIOPSS
Le durcissement de la politique se poursuit à l’égard des populations immigrées, avec pour nouveau cheval de bataille la volonté du gouvernement et de certains parlementaires de faire payer 30 euros pour bénéficier de l’Aide médicale Etat (AME), voire d’en limiter les soins couverts aux seules urgences. Or l’Aide médicale est vitale. Créée sous la 3ème République pour les plus pauvres, qu’ils soient français, étrangers, sans-papier, l’Aide médicale est tombée en désuétude depuis la réforme CMU, sauf pour les étrangers privés de ressources et démunis de titre de séjour qui restent exclus de la couverture maladie universelle.
Loin de l’équité, cette mesure particulièrement injuste constitue un recul majeur de la politique de santé, à rebours des principes fondateurs de l’aide sociale.
De plus, cette proposition risque d’être débattue lors du projet de loi de finances, donc sans attendre les conclusions d’une mission d’évaluation des Inspections générales des Affaires sociales et des Finances dernièrement annoncée par la ministre de la Santé.
La FNARS, l’ODSE, l’UNIOPSS et le CISS réitèrent leur opposition à cette proposition, déjà dénoncée dans une lettre ouverte à Madame Roselyne Bachelot-Narquin le 29 juillet dernier et restée sans réponse à ce jour.
Cette mesure est en effet :
Nos organisations demandent l’abandon de ce projet de réforme. Cette mesure n’a pas d’autre but que de stigmatiser encore un peu plus les étrangers et aura pour conséquences la précarisation grandissante des personnes visées et le délitement du lien social. Il s’agit pour le gouvernement d’une question de cohérence : il avait en effet justifié l’instauration des franchises médicales dans la mesure où elles épargnaient les plus fragiles et les plus pauvres, à savoir les bénéficiaires de la complémentaire-CMU et de l’AME. Est-ce à dire que l’exigence de santé publique et de justice sociale est désormais dépendante du statut administratif de chacun ?
Organisations signataires :
CISS (Collectif interassociatif sur la santé)
FNARS (Fédération nationale des associations d’accueil et de réinsertion sociale)
ODSE (Observatoire du droit à la santé des étrangers)
UNIOPSS (Union nationale interfédérale des œuvres et organismes privés sanitaires et sociaux)
L’Observatoire du droit à la santé des étrangers (ODSE) est composé de : Act Up-Paris / AFVS / Aides / Arcat / Catred / Cimade / Comede / Creteil‑solidarite / Fasti / FTCR / Gisti / Médecins du monde / Médecins sans frontiere / Mouvement français pour le planning familial / Mrap / Pastt / Primo levi / Sida info service / Solidarité sida
Auteur: Service communication
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