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Les organisations de la société civile appellent au gel des financements UE-Libye après la découverte de fosses communes

14 février 2025

27 réseaux et organisations de la société civile de chaque rive de la Méditerranée, dont La Cimade, appellent à geler les fonds européennes migration pour la Libye, suite la découverte de fosses communes.

La récente découverte de douzaines de corps, vraisemblablement de personnes exilées, dans des fosses communes à Jakharrah et dans le désert d’Alkufra en Libye est particulièrement choquante.

Nos pensées vont aux familles des victimes, ainsi qu’à toutes celles et ceux qui ont perdu des proches dans des circonstances similaires, et dont la situation est souvent aggravée par l’absence de procédures de signalement, d’identification et d’accès à l’information concernant les personnes disparues.

En Libye, la torture et le meurtre de personnes migrantes dans les centres de détention, leur abandon en mer ou dans le désert, la détention dans des conditions assimilables à l’esclavage, la famine et d’autres violations graves des droits humains ont été largement documentés par la Mission indépendante d’établissement des faits des Nations Unies sur la Libye, ainsi que par d’autres organisations.

Il apparaît clairement que les financements de l’Union européenne, ainsi que d’Etats membres, dont l’Italie et la France, à la Libye, n’ont pas tenu leur promesse d’améliorer les conditions de vie des personnes cherchant à se mettre en sécurité.

Dix ans après le naufrage le plus meurtrier survenu dans la Méditerranée au large des côtes libyennes, les réfugié.es en Libye demeurent soumis à des conditions qu’aucun être humain ne devrait subir.

Souvent, ces conditions de vie sont imposées par des forces de sécurité qui ont reçu soutien et financements européens.

La Commission européenne a récemment annoncé avoir pris des mesures afin de réexaminer ses accords de financement avec la Tunisie, après des révélations sur les violations des droits perpétrées par les forces de sécurité tunisiennes.

A la lumière de ces nouvelles découvertes, et à la suite du rapport publié l’année dernière par la Cour des comptes européenne constatant l’échec des financements de l’UE en Libye face aux risques pour les droits humains, l’UE doit prendre des mesures en Libye également.

Les sommes allouées à ces financements devraient plutôt être utilisées pour sauver des vies et permettre la mise en place d’alternatives aux voyages périlleux entrepris par les personnes qui fuient la Libye, en ouvrant des voies de passage sûr.

 

ASGI – Association for Juridical Studies on Immigration

Borderline-europe – Human Rights without borders e.V:

Border Violence Monitoring Network

CCFD-Terre Solidaire

Community Rights in Greece

Egyptian Human Rights Forum (EHRF)

EgyptWide for Human Rights

European Center for Constitutional and Human Rights (ECCHR)

European Network Against Racism (ENAR)

EuroMed Rights

Greek Council for Refugees (GCR)

Human Rights Watch (HRW)

Jesuit Refugee Service (JRS) Europe

KISA – Action for Equality, Support, Antiracism

La Cimade

MALDUSA Project

MISSION LIFELINE International e.V.

MV Louise Michel

Refugees in Libya

Refugees Platform Egypt (RPE)

Sea-Eye e. V.

Sea Punks e.V.

Sea-Watch

SOS Humanity e.V.

Statewatch

Transnational Institute
The Tunisian Forum for Social and Economic Rights FTDES

Watch the Med – AlarmPhone

 

Citations

David Yambio de Refugees in Libya

« La macabre découverte de nouvelles fosses communes en Libye est une preuve supplémentaire qu’après plus d’une décennie de soutien de l’UE aux forces de sécurité libyennes, des conditions meurtrières et inhumaines persistent pour les personnes qui cherchent à se mettre en sécurité. »

« L’Union européenne a récemment fait un premier pas attendu de longue date en réexaminant certains de ses accords de financement avec la Tunisie. Elle doit agir de même en Libye, suspendre sa coopération avec les forces de sécurité libyennes et ouvrir des voies sûres pour les personnes bloquées en Libye. »

Europdéputée Ilaria Salis, eurodéputée : 

« La récente libération par l’Italie d’Osama Najim Almasri, criminel de guerre libyen recherché au niveau international, semble être une nouvelle preuve de la relation étroite qu’entretiennent l’Italie et les Etats européens en général, avec les auteurs de violations des droits humains en Libye. »

« La découverte de nouveaux décès tragiques et évitables est un signal d’alarme supplémentaire. L’Europe doit donner la priorité à l’établissement de routes migratoires sûres et réglementées, et transformer la mobilité en un atout plutôt que de tenter d’empêcher les gens de se déplacer à tout prix, même au détriment de leur vie. »

Tineke Strik, eurodéputée : 

« La découverte de ces fosses communes est une terrible confirmation supplémentaire des crimes contre l’humanité que subissent les personnes migrantes en Libye, perpétrées par les forces de sécurité de l’Etat et des milices armées. »

« Ces acteurs ne font aucun cas des droits humains et ne peuvent pas constituer un partenaire sérieux pour l’UE ou ses Etats membres si nous prétendons avoir des valeurs. Que cela soit un signal d’alarme pour la Commission afin qu’elle procède à un réexamen complet de ses actions en Libye et qu’elle mette fin à tout financement ou programme de coopération qui bénéficie directement ou indirectement à ces acteurs. »

Auteur: Service communication

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