Appel à mobilisation: Journée internationale des Migrantes et Migrants
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Suite à la collision, dans la nuit du lundi 3 au mardi 4 décembre 2007, entre une embarcation de migrants comoriens et une navette de la police aux frontières (PAF), une femme et un enfant sont morts.
Suite à la collision, dans la nuit du lundi 3 au mardi 4 décembre 2007, entre une embarcation de migrants comoriens et une navette de la police aux frontières (PAF), une femme et un enfant sont morts. Au moins trois personnes sont toujours portées disparues, deux seraient encore hospitalisées à Mamoudzou.
Vingt-six personnes ont été placées au centre de rétention administrative (CRA) de Dzaoudzi, parmi lesquelles dix-sept hommes, trois femmes et six mineurs dont le plus jeune est âgé de onze mois. Le centre, prévu pour accueillir soixante personnes, en compte maintenant soixante-treize.
Le ministre de l’Immigration, Brice Hortefeux a déclaré mardi 4 décembre qu’une enquête de l’Inspection générale de la police nationale serait diligentée. Mercredi 5, le directeur de la PAF à Mayotte a confirmé que les rescapés avaient été déclarés, suite à un examen médical, aptes à un placement en rétention, « sans éloignement effectif pour le bon déroulement de l’enquête, dans l’attente de la décision du procureur pour la poursuite de l’exécution de la décision d’éloignement ».
La Cimade demande que les rescapés ne soient pas placés en rétention car il y a obligation de soins pour ces personnes qui viennent de vivre une situation traumatisante. Les conditions matérielles indignes du centre de rétention ne permettent pas un accueil approprié : les personnes retenues dorment à même le sol, aucun nécessaire de couchage n’est fourni, il n’y a pas d’espace séparé pour les familles et les mineurs isolés, il n’y a aucun téléphone à disposition, ce qui empêche les personnes retenues de communiquer avec l’extérieur. Toutes ces dispositions sont contraires aux textes législatifs propres à Mayotte, où s’applique déjà un régime dérogatoire.
Ce placement en rétention est d’autant plus inacceptable car incompatible avec le bon déroulement de l’enquête qui devra établir les circonstances de l’accident et le recueil de témoignages dans des conditions sereines, c’est-à-dire sans la crainte d’un éloignement imminent vers l’île voisine d’Anjouan.
En outre, les visites sont empêchées par le personnel du CRA : depuis leur arrivée au centre, aucune des personnes retenues n’a pu avoir un contact avec l’extérieur, que cela soit avec la famille, un médecin, un psychologue, un avocat, ou le milieu associatif.
La Cimade a saisi le Comité européen de prévention de la torture (CPT), ainsi que la Défenseure des enfants, Dominique Versini et, par l’intermédiaire du député Étienne Pinte, la Commission nationale de déontologie de la sécurité (CNDS).
Auteur: Service communication
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