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Ouvrir le débat oui, mais pour changer la loi!

23 avril 2013

Ce mercredi 24 avril, le Parlement doit débattre de l’attractivité de la France en matière d’immigration professionnelle et étudiante. Ce débat sans vote n’est aucunement à la hauteur des enjeux actuels de la politique d’immigration.

Ce mercredi 24 avril, le Parlement doit débattre de l’attractivité de la France en matière d’immigration professionnelle et étudiante. Ce débat sans vote n’est aucunement à la hauteur des enjeux actuels de la politique d’immigration.

Des milliers de personnes étrangères travaillent, étudient et vivent en France. Le durcissement continu des législations les condamnent à une situation précaire, privés de leurs droits. Ce contexte exige de réformer en profondeur le Code de l’entrée et du séjour des étrangers et demandeurs d’asile (CESEDA) et le gouvernement ne peut se contenter de proposer une simple discussion au Parlement, en restreignant le débat à la seule question des personnes migrantes qualifiées.

Ce débat repose sur une vision purement utilitariste où seuls les intérêts de la France sont pris en compte, sans aucune considération pour les personnes qui migrent et leur pays d’origine.

Plutôt que de réfléchir à la manière dont la France peut attirer et sélectionner des travailleurs qui lui seraient utiles, il est impératif que le Parlement débatte des mesures nécessaires à prendre pour que tous ceux et celles qui sont présents sur le territoire et qui participent activement à l’économie française, puissent vivre dans des conditions dignes.

La Cimade demande ainsi la régularisation des travailleurs et travailleuses sans-papiers à partir de critères justes. Il est prioritaire que ceux et celles qui sont employés au noir, particulièrement vulnérables, puissent être régularisés. Ils sont aujourd’hui exclus de la circulaire de « régularisation » du 28 novembre 2012 qui laisse de nombreuses personnes dans des situations de précarité administrative inacceptables, sans accès à leurs droits (salaires, conditions de travail, droits sociaux etc.) alors même que leur travail s’avère indispensable notamment dans les secteurs des services d’aide à la personne,du bâtiment, et de la restauration. Pour stabiliser leurs situations personnelles comme pour assainir le marché de l’emploi, la nécessité de leur régularisation est une évidence.

En matière d’immigration professionnelle, d’autres mesures doivent être prises sans tarder. Les Roumains et les Bulgares doivent pouvoir accéder au travail, élément essentiel de leur intégration. La Cimade demande la levée immédiate des mesures transitoires.

Enfin, pour aller vers davantage d’intégration des personnes étrangères en situation régulière, il faut également mettre fin à la discrimination que représentent les emplois réservés aux nationaux et aux communautaires (5,3 millions de postes sont inaccessibles aux étrangers en situation régulière, soit un emploi sur cinq et 130 000 recrutements annuels)

La Cimade espère vivement que ce débat parlementaire amorcera enfin une réflexion en profondeur visant à revoir entièrement la politique d’immigration française. Les parlementaires portent la responsabilité de s’emparer de la discussion pour remettre en cause les postulats sur lesquels reposent les décisions en matière d’immigration. C’est uniquement en changeant de regard, en déplaçant le débat sans avoir peur de l’ouvrir largement, que nous arriverons ensemble à construire une véritable politique d’hospitalité et un vivre-ensemble qui reposent sur les principes d’égalité de droits et de devoirs.

Auteur: Service communication

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