Ecoutez-moi, j’ai quelque chose à dire.
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« Je souhaite que la rétention redevienne l’exception et non un instrument banal de procédure. Je souhaite que soient privilégiées les alternatives à l’enfermement. » C’est ce que déclarait le candidat Hollande dans une lettre adressée à La Cimade au printemps dernier.
« Je souhaite que la rétention redevienne l’exception et non un instrument banal de procédure. Je souhaite que soient privilégiées les alternatives à l’enfermement. » C’est ce que déclarait le candidat Hollande dans une lettre adressée à La Cimade au printemps dernier.
Alors que la politique du chiffre a été officiellement abandonnée, l’une des premières mesures législatives proposées par le gouvernement en matière d’immigration est la création d’un dispositif légal supplémentaire de privation de liberté pour permettre à nouveau d’enfermer massivement les étrangers en rétention.
Mettre en place une telle « garde à vue-bis » réservée aux seuls étrangers revient en effet à réparer la machine à enfermer et à expulser, enrayée par une décision de la Cour de justice européenne confirmée par la Cour de Cassation.
La Cimade déplore également les conditions des évacuations de campements illicites et l’expulsion, cet été, de milliers de Roumains et Bulgares, ressortissants communautaires, sous couvert d’aide au retour.
Aux guichets des préfectures, La Cimade constate que rien ne change. Chaque jour, les militants de La Cimade, attentifs et inquiets, observent les mêmes pratiques indignes que celles en cours sous le gouvernement précédent.
L’annonce de la fin du délit de solidarité, d’un assouplissement des conditions de naturalisation, de la mise en place d’un titre de séjour pluri-annuel et l’aménagement de quelques dispositifs par voie de circulaires ne peuvent suffire, tant la politique d’immigration et d’asile a connu ces dernières années des évolutions sécuritaires et répressives inacceptables.
C’est l’ensemble de la politique d’immigration qui doit faire l’objet d’une réforme d’ampleur et ce sur tout le territoire. L’Outre-mer ne peut pas être mise de côté, les étrangers doivent y avoir les mêmes droits que partout en France. En particulier à Mayotte où ils sont enfermés dans des conditions épouvantables, y compris des familles malgré l‘engagement du candidat François Hollande de mettre fin à la rétention des enfants. Il est urgent non pas d’aménager le centre de rétention de Mayotte, mais de le fermer.
Pour La Cimade, le courage serait de revenir dès maintenant sur la politique d’immigration et d’asile en vigueur, et de mettre fin sans délai aux pratiques injustes et abusives des administrations.
La refondation de la loi sur l’immigration marquera un changement de politique et d’attitude à l’égard des étrangers, indispensable pour enrayer les discours actuels de mépris et de rejet.
Auteur: Service communication
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