Remise des Barbelés d’Or, prix de la Honte du CCFD-Terre Solidaire

C’était la Journée mondiale des réfugiés : le cercle de silence de ce jeudi 20 juin a été plus remarquable que d’autres jeudis. De nombreux passants se sont arrêtés pour regarder, lire les panneaux, échanger et même pour entrer quelques minutes dans le cercle. Mille tracts ont distribués pour commenter la manifestation.

Les Barbelés d’Or : les trois états les plus inhospitaliers

A 18h30, les militants du CCFD-Terre Solidaire ont déroulé un tapis rouge et élevé deux marches pour simuler un podium de remise de prix. Luc, en costume et nœud papillon jouait le Monsieur Loyal de cette cérémonie ironique. Il s’agissait de « mettre la honte », comme on dit à Marseille, aux politiques migratoires les moins accueillantes.

En pleine Canebière à l’heure de pointe.

– La Hongrie a reçu le Premier Prix des Barbelés d’or pour les 280 kilomètres de mur érigés à sa frontière, une distance équivalente au trajet Marseille-Nice

– La République Tchèque a été appelée ensuite au podium pour avoir le plus fort taux de refus de demande d’asile : 88 % !

– Enfin, la France reçoit le Barbelé d’Or pour son record de personnes étrangères enfermées : 45 000 personnes en rétention en 2018 !   Sinistre palme pour la « patrie des Droits de l’Homme » ! Voir  le rapport de la Cimade 2018 sur les Centres de Rétention

Hongrie et République Tchèque

La France, Barbelé d’Or de la rétention !

Chaque pays montant au podium était accueilli par les huées  du groupe rassemblé autour du podium.

Le Réseau Hospitalité à l’honneur

Heureusement cette comédie grinçante s’est achevée par un prix positif qui a déchaîné les applaudissements : le Prix de l’Hospitalité, décerné sous la forme d’une statuette en forme de poignée de mains. Le lauréat est le Réseau Hospitalité, auquel appartient la Cimade, pour son action d’accueil inconditionnel des personnes étrangères. Car comme l’écrit Jean-Pierre Cavalié :

 « Pratiquer, vivre l’hospitalité est bien plus qu’accueillir chez soi, c’est une véritable « révolution », non-violente bien sûr, mais en rupture radicale avec une conception de la vie centrée sur son bonheur personnel ou simplement partagé entre proches ; une conception de la société ghettoïsée et barricadée sur ses richesses matérielles, qui cultive l’inégalité et la xénophobie comme des poisons qualifiés de remèdes…  »

Un happening politique qui a interpellé un bon nombre de passants : continuons à montrer que nous résistons à ces politiques scandaleuses… et que « rien n’arrêtera la solidarité, même pas les frontières ».

Auteur: Région Sud-Est