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L’espace CEDEAO regroupe 15 États de l’Afrique de l’Ouest et prévoit la libre circulation pour ses citoyens entre ces pays. Or des entraves demeurent et sont accrues par les crises politiques et les mesures de lutte contre les migrations dites clandestines. Des associations membres du projet Loujna Tounkaranké, un projet de défense des droits des migrants dans les pays du Maghreb et d’Afrique de l’Ouest, se mobilisent donc pour faire appliquer le principe de libre circulation prévu dans le traité de la CEDEAO.
L’espace CEDEAO regroupe 15 États de l’Afrique de l’Ouest et prévoit la libre circulation pour ses citoyens entre ces pays. Or des entraves demeurent et se sont accrues par les crises politiques et les mesures de lutte contre les migrations dites clandestines. Des associations membres du projet Loujna Tounkaranké, un projet de défense des droits des migrants dans les pays du Maghreb et d’Afrique de l’Ouest, se mobilisent pour faire appliquer le principe de libre circulation prévu dans le traité de la CEDEAO.
Lors du Forum social mondial 2013, Tcherno Hamadou Boulama, coordinateur de la campagne pour Alternatives espaces citoyens (AEC, Niger) a présenté, avec différentes associations membres du projet, le cadre de cette libre-circulation et les entraves persistantes à son application. « La CEDEAO, qui regroupe 15 États d’Afrique de l’Ouest a en effet consacré la libre circulation des personnes en adoptant un Protocole en 1979 », a rappelé Abderamane Cissé de la Convention de la société civile ivoirienne (CSCI). « Contrairement aux idées reçues, la majorité des migrations ouest-africaines se fait dans la région, en particulier vers les pôles économiques que constituent le Ghana, la Côte d’Ivoire, le Sénégal ou encore le Nigeria », précise-t-il. Selon le traité de la CEDEAO (article 59) « les citoyens de la communauté ont le droit d’entrée, de résidence et d’établissement et les États membres s’engagent à reconnaître ces droits aux citoyens de la Communauté sur leurs territoires respectifs ».
Pourtant plus de trente ans après son adoption, les obstacles à la libre circulation demeurent. « Certaines limites sont inhérentes aux textes eux-mêmes, d’autres sont relatives à leur application », indique Aby Sarr représentante du réseau sénégalais migration et développement (RE.MI.DEV). « Les textes offrent la possibilité aux États de ne pas les appliquer sur la base de différentes notions, souvent non-définies, comme l’ordre public ou la sécurité. De ce point de vue, la situation actuelle au Mali aura un impact sur cette libre-circulation régionale », poursuit-elle. Ousmane Diarra, président de l’Association malienne des expulsés, est justement revenu sur cette crise et ses conséquences sur les migrants dans ce pays d’accueil, de départ et de transit qu’est le Mali. « La plupart des migrants ont quitté le Nord juste après la prise des principales villes du Nord. Aujourd’hui, ils sont stigmatisés comme potentiel rebelle. Ce contexte et la lutte contre le terrorisme menée par les États, notamment en collaboration avec les pays européens, peuvent avoir un impact majeur sur les migrations dans la région et sur les acquis de la libre circulation. Il est important de se mobiliser autour de la campagne pour trouver ensemble des réponses à ces situations ». Albert Chaibou, directeur de publication d’AEC, a rappelé à travers le récit d’un voyage dans trois pays de la sous-région, qu’une des principales entraves pour les citoyens de la CEDEAO demeure les pratiques corruptives aux postes de contrôle routier ou frontalier. L’atelier s’est conclu sur la présentation de la campagne par son coordinateur, Tcherno Hamadou Boulama.
Menée par les associations maliennes, sénégalaises, ivoiriennes et nigériennes du projet Loujna-Tounkaranké en établissant des convergences avec d’autres acteurs, cette campagne vise à contribuer à l’application de la libre circulation à travers des actions de plaidoyers à l’endroit des décideurs politiques et la mobilisation sociale. «Les populations demeurent mal informées de leurs droits, la mobilisation des citoyens et de l’opinion publique est indispensable pour initier le changement » conclut Tcherno Hamadou Boulama.
Cette campagne qui vise à mobiliser l’opinion publique des pays membres de la CEDEAO résonne aussi en Europe. Les entraves à la libre circulation dans cet espace qui semble lointain sont en effet aussi le fruit des pressions de l’Union européenne qui demande à ces États d’empêcher les départs vers l’Europe.
voir le site du projet Loujna Tounkaranké
En savoir + sur les migrations intra-africaines, lire Causes Communes n° 66 De l’aventure à l’errance
crédit photo : Alternatives espaces citoyens
Auteur: Service communication
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