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Entre 2014 et 2016, l’Algérie a expulsé, en accord avec le gouvernement du Niger, plus de 17 000 personnes de nationalité nigérienne, parmi lesquelles des femmes et des enfants. Ces expulsions se sont faites en dehors de toute garantie du respect des droits des personnes. Ces expulsions collectives ont repris depuis cet été et ciblent désormais d’autres nationalités présentes en Algérie.
Entre 2014 et 2016, l’Algérie a expulsé, en accord avec le gouvernement du Niger, plus de 17 000 personnes de nationalité nigérienne, parmi lesquelles des femmes et des enfants. Ces expulsions se sont faites en dehors de toute garantie du respect des droits des personnes : arrestations, détention et expulsion sans base légale, aucun recours possible, conditions de transfert déplorables malgré la collaboration du Croissant rouge algérien.
En juin 2017, l’Algérie a semblé montrer quelques signes de bonne volonté pour améliorer la situation des personnes migrantes, à travers notamment, l’accueil de 13 familles syriennes bloquées durant six semaines à la frontière algéro-marocaine par des tractations diplomatiques entre les deux États. Par ailleurs, le ministre de l’intérieur et le gouvernement algérien ont fait plusieurs déclarations annonçant des mesures urgentes pour le recensement des personnes étrangères en situation irrégulière afin de leur octroyer un permis de résidence et de travail. Néanmoins, ces signes d’ouverture ont été vite balayés par les propos virulents du chef du cabinet du Président : « ces étrangers en séjour irrégulier sont source de crime, de drogue et de plusieurs autres fléaux ». En parallèle, une campagne raciste de grande ampleur a débuté sur les réseaux sociaux avec l’hashtag #NonauxAfricainsenAlgérie.
C’est finalement le 1er aout 2017 que les espoirs de meilleures conditions d’accueil des étrangers en Algérie ont été enterrés, suite à l’annonce du ministre des affaires étrangères de la reprise des expulsions des personnes nigériennes. Ainsi, depuis le 22 septembre, plusieurs vagues d’arrestations et de rafles de ressortissants d’Afrique subsaharienne ont eu lieu dans la rue, sur les chantiers, ou à leurs domiciles à Alger et Blida. Les personnes ont ensuite été détenues à côté d’Alger, acheminées vers Tamanrasset (au sud de l’Algérie) puis expulsées à Agadez au Niger. En tout, plus de 3 000 personnes seraient concernées, ressortissantes du Niger, mais aussi de Guinée, du Burkina Faso, du Bénin, du Mali, du Libéria, du Sénégal, du Cameroun, de Côte d’ivoire et de Sierra Leone. Le Niger s’est inquiété de ses expulsions, qu’il qualifie de « massives ». Il a par ailleurs obtenu de l’Algérie leur arrêt pour les personnes qui n’étaient pas de nationalité nigérienne.
Aucun examen des situations individuelles des personnes n’a été réalisé par les autorités algériennes, qui ont ainsi organisé des expulsions collectives, en violation de la convention internationale des travailleurs migrants dont elle est signataire.
Face à ces violations des droits, la société civile algérienne et internationale se mobilisent. Le collectif Loujna Tounkaranké, dont La Cimade est membre, la FIDH ou encore Amnesty international et Human Rights Watch ont dénoncé ces expulsions collectives. Plusieurs organismes internationaux ont également été interpellés : le comité de travailleurs migrants de l’ONU et la Commission Africaine des droits de l’Homme et des Peuples par le réseau Euromed droits et le SNAPAP (syndicat algérien).
Photographie : Réfoulés à Tinzaouaten en Algérie, 2009. © Sara Prestianni
Auteur: Pôle Europe et International
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