Sénégal : entretien avec Nicolas Mendy du Comité international de la Croix-Rouge
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Alors que les résultats des élections européennes ont été marqués en France par une nette domination de l’extrême-droite et la décision du Président de dissoudre l’Assemblée nationale, l’équilibre au Parlement européen reste lui globalement inchangé, la droite conservatrice demeurant la première force en présence.
En effet, c’est le Parti populaire européen (PPE), déjà majoritaire sur la précédente mandature, qui arrive en tête des élections, suivi des Sociaux-démocrates (S&D), des Libéraux (Renew Europe), des Conservateurs et Réformistes (ECR), du groupe Identité et Démocratie (ID), des verts (ALE) et enfin du groupe de gauche. L’extrême droite, qui a dominé dans 4 pays parmi les 27 (la France, l’Italie, l’Autriche et la Hongrie), a progressé de quelques points, sans réellement bouleverser l’équilibre du Parlement qui était déjà majoritairement positionné à droite.
Cependant, si les partis d’extrême droite n’arrivent pas en tête de ces élections à l’échelle européenne, ils ont réussi à s’imposer dans le débat public pendant cette période électorale et avec eux, les discours xénophobes et réactionnaires. Les questions migratoires sont ainsi devenues un enjeu central des élections, poussant les partis affiliés au groupe majoritaire conservateur (PPE) à faire le jeu de l’extrême droite dans une dangereuse stratégie électoraliste : reprenant à leur compte les propositions des identitaires ou laissant entrevoir la possibilité de nouvelles alliances, ils ont ainsi participé à légitimer la place de ces groupes dans le débat public ainsi que leurs positions politiques.
Alimentées par la désinformation et les amalgames, les dernières semaines ont été dominées par une banalisation inquiétante des propos racistes et discriminatoires envers les personnes migrantes. La résurgence de ces discours entretient un climat de haine et de repli sur soi qui affecte durement nos sociétés et participe à déshumaniser le traitement politique des questions migratoires. Se développent ainsi les vocables pour chiffrer, trier, ficher les flux, les entrées, les expulsions mais aussi les imaginaires d’un danger représenté par les personnes exilées.
Le pacte européen sur la migration et l’asile, approuvé au mois de mai par le Conseil, consolide une approche répressive et sécuritaire contre les personnes étrangères au détriment de la protection des droits et de la dignité de toutes et tous. Construite en réponse à une prétendue « submersion migratoire », mais en totale déconnexion avec les réalités, elle demeure cruelle, couteuse et inefficace. Loin d’empêcher les mobilités, ce pacte ne fait qu’accroître les risques sur les routes de l’exil et la précarisation des personnes étrangères vivant en Europe. Néanmoins, en plein cœur de la campagne électorale, 15 États appelaient la Commission à renforcer encore les mesures du pacte, et notamment l’externalisation du traitement des demandes d’asile dans des pays hors-UE (sur le modèle de l’accord UK/Rwanda).
Si l’extrême droite n’a pas remporté les élections européennes, elle a déjà en partie gagné la bataille idéologique. En France, elle risque même de bouleverser l’échiquier politique, alors que le président Macron vient d’appeler à la tenue de nouvelles élections législatives.
Pourtant, une autre vision pour l’Europe, fondée sur l’accueil et la solidarité, est possible. Partout sur le continent, des initiatives font vivre d’autres modèles basés sur un accueil digne et respectueux des droits fondamentaux. Plus que jamais, La Cimade appelle à un changement de paradigme en faveur de la justice sociale et de l’égalité des droits et à une mobilisation forte contre l’extrême-droite et ses idées.
Photo : Antoine Schibler via Unsplash
Auteur: Service communication
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