Ecoutez-moi, j’ai quelque chose à dire.
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Le constat est massif, unanime et partagé. Partout en France, depuis plusieurs mois, des hommes, des femmes, des enfants, demandeurs d’asile ou réfugiés, migrants réguliers ou sans-papiers sont en nombre de plus en plus important laissés à la rue.
Édito Une politique de l’invisibilité – par Jérôme Martinez
Le constat est massif, unanime et partagé. Partout en France, depuis plusieurs mois, des hommes, des femmes, des enfants, demandeurs d’asile ou réfugiés, migrants réguliers ou sans-papiers sont en nombre de plus en plus important laissés à la rue.
Les militant-e-s de La Cimade, aux côtés des réseaux et collectifs de défense des droits des migrants et des mal-logés, n’ont de cesse d’organiser la solidarité, d’exprimer leur refus que ce droit élémentaire à un toit soit bafoué, de dénoncer les pratiques discriminatoires. Ce que nous constatons n’est pas qu’un nouvel épiphénomène du désengagement de l’État de ses missions sociales, même s’il en reprend les symptômes bien connus : compression des coûts, réduction des missions, passage à une logique de prestation, mise en concurrence….
C’est une véritable politique de l’invisibilité qui organise sciemment aujourd’hui la mise en concurrence des exclus par le renoncement à l’inconditionnalité de l’accueil des personnes à la rue et à la protection des demandeurs d’asile.
En 2007, alors que se discutait le projet de loi Hortefeux sur l’immigration, la majorité parlementaire avait tenté de faire passer un amendement interdisant l’accès des migrants sans papiers à l’hébergement d’urgence.Grâce à la mobilisation de plusieurs grandes associations de lutte contre l’exclusion, cet amendement n’avait pas vu le jour.
Pourtant, 4 ans après, nous voyons bel et bien à l’œuvre cette atteinte au socle des droits humains fondamentaux. Il ne suffit plus d’être en détresse ou à la rue pour avoir accès à un hébergement, si précaire soit-il. Il faut aussi maintenant posséder des papiers… Dans le même temps, le dispositif d’accueil des demandeurs d’asile, indissociable du devoir de protection des réfugiés, devient un vaste chantier de démolition. La réforme des centres d’accueil des demandeurs d’asile (CADA), des plateformes d’accueil, le durcissement des procédures laissent les deux tiers des demandeurs d’asile sans accès à un dispositif d’accueil tout en leur niant le droit au travail.
Face à ce véritable recul de civilisation, nous avons urgence à rappeler qu’avant d’être étrangers, les femmes, les hommes, les enfants que nous accompagnons sont d’abord des personnes à la rue. Nous avons l’obligation, morale et juridique, de leur garantir l’accès à la solidarité.
Il est temps de le redire fortement : un toit c’est un droit. Pour tous.
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ERRATUM page 21, la légende de la photo indique que Patricia est infirmière au centre de rétention de Nîmes. Ce n’est pas le cas. Elle est bénévole de La Cimade au centre de rétention et infirmière par ailleurs. Veuillez nous excuser pour cette erreur.
Auteur: Service communication
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