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« JOURNAL DE RIVESALTES » de Jacqueline VEUVE – documentaire Suisse 1998 1h17mn. le film est précédé d’un montage d’archives en provenance de l’INA et suivi d’un débat avec Joël Mettay, journaliste et historien, Marianne Petit responsable du projet de Mémorial du camp au conseil-général des Pyrénées-Orientales et Pierre Grenier de La Cimade (pré-vente des places à partir du 15 avril).
JOURNAL DE RIVESALTES
Jacqueline VEUVE – documentaire Suisse 1998 1h17mn – Prix du cinéma Suisse 1998 : Meilleur documentaire.
le 21/04/11 à Tournefeuille
Le film est précédé d’un montage d’archives en provenance de l’INA et suivi d’un débat avec Joël Mettay, journaliste et historien, Marianne Petit responsable du projet de Mémorial du camp au conseil-général des Pyrénées-Orientales et Pierre Grenier de La Cimade (pré-vente des places à partir du 15 avril).
Le camp de Rivesaltes, ou camp Joffre, s’étend sur une vaste plaine venteuse, en contrebas des coteaux viticoles de renom, au nord de Perpignan. C’est une terre ingrate, un concentré de souvenirs douloureux et de fantômes de disparus. On y faisait pisser la vigne. Devant les rigueurs administratives et policières de la IIIème république puis de la France de Vichy, les ceps arrachés ont laissé place aux hommes déracinés. On y a pratiqué abjectement le régime des barbelés pendant la deuxième guerre mondiale. Rivesaltes est devenu le Drancy de la zone sud. Les Juifs y ont transité vers les camps de la mort polonais. Dans cet enfer concentrationnaire à ciel ouvert, l’administration de la république puis du gouvernement de Vichy a enfermé systématiquement les catégories et les individus jugés dangereux pour la pérennité de l’État. Le camp de Rivesaltes a connu plusieurs appellations hypocrites : « centre d’hébergement », « centre de regroupement familial » ou « centre d’internement », la réalité absurde et inhumaine n’en demeure pas moins. Les Républicains espagnols, les Allemands, Polonais, Tchèques, Belges, Hollandais juifs ou anti-nazis, les Tziganes, les vagabonds et les trafiquants ; ils ont tous peuplé cet archipel kafkaïen, repartis dans les différents îlots qui le composent. Durant la deuxième moitié du xxe siècle, l’écrasante machine administrative poursuit sa marche et accueille les populations dans les même baraquements depuis 1939. Transitent par Rivesaltes les Harkis et les réfugiés d’Algérie en 1962.
Sans que jamais le passé du camp ne soit un frein, l’administration française a entretenu la tradition répressive d’enfermement des étrangers à la république. En 1986, un centre de rétention administrative inaugure de nouveaux barbelés sur l’îlot M. Il ferme ses portes en 2007 pour être déplacé. Le projet de Mémorial du camp de Rivesaltes envisagé par le conseil général contribue sans doute à ce déménagement. Dans cette longue et pénible page d’histoire, où l’individu est souvent nié et l’humanité souvent bafouée, il s’est trouvé des gens comme Friedel Bohny-Reiter, l’infirmière du film, pour se dresser contre la marche militaire et administrative. Que faire de cette mémoire ? Peut-on envisager que les fantômes de Rivesaltes reposent en paix ? C’est à eux et à leur souvenir que cette séance s’adresse.
Première séance « cinéma et histoire » ! En ce 21 avril de triste mémoire, c’est une histoire édifiante, empreinte d’ironie accablante et de tristes répétitions, qui inaugure ce cycle. C’est celle du camp de Rivesaltes, de son histoire chaotique et celle de ses populations d’« indésirables ». Au programme, le documentaire Journal de Rivesaltes 1941-1942 de Jacqueline Veuve. Puis, un montage d’archives de l’INA qui évoque les principaux épisodes de la vie du camp depuis la retirada espagnole jusqu’au centre de rétention administrative fermé en 2007. Enfin, un débat autour des thèmes soulevés par ces images.
Auteur: Service communication
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