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Les fragments d’une lettre d’amour et quelques photos intactes… Un sweat à capuche, un pantalon, une ceinture… C’est tout ce qui reste du « Numéro 387 », près d’un an et demi après le naufrage du 18 avril 2015 au large des côtes libyennes où périrent plus de 1 000 personnes. L’équipe investie dans la première opération d’envergure d’identification de personnes migrantes mortes en mer parviendra-t-elle à lui rendre son nom ?
Réalisé en 2020 par Madeleine Leroyer et co-écrit avec Cécide Debarge, Numéro 387 disparu en Méditerranée a été présenté en compétition dans les plus grands festivals de films documentaires internationaux. Et l’on comprend pourquoi ! Ce film d’une grande sensibilité réussit à vous tenir en haleine tout en introduisant des moments d’une poésie que l’on n’imaginerait pas possible sur une telle thématique. Il soulève autant de questions philosophiques, comme le processus de deuil, que de questions politiques sur les responsabilités meurtrières des politiques migratoires.
« Il faut remonter à 2015, au summum de ce que les médias appellent la crise migratoire au lieu de reconnaitre qu’il s’agit d’une crise de l’accueil. L’arrivée de Syriennes et Syriens par la Méditerranée fait alors l’objet d’une énorme couverture médiatique. Parmi ces images, celles de sacs mortuaires dont on ne disait rien m’ont profondément marquée. Que se passe-t-il avec ces corps ? Comment ces personnes sont-elles enterrées ? Existe-t-il des démarches auprès des familles ? J’ai eu l’intuition qu’avec ces corps sans sépulture, il y avait une rupture anthropologique, un gouffre que nos sociétés ne voyaient pas. Le cinéma permet cela : rendre visible l’invisible, dire l’indicible. Pour reprendre les mots de Charles Péguy. « Il faut toujours dire ce que l’on voit. Surtout il faut toujours, ce qui est plus difficile, voir ce que l’on voit » confiait Madeleine Leroyer dans une interview donné à La Cimade, à l’occasion de la sortie de son film en 2020.
Après le film, nous vous proposerons d’échanger avec nos invité∙e∙s : La réalisatrice Madeleine Leroyer, Edda Pando de l’association Milano Senza Frontiere (Italie), Anne-Sophie Wender, chargée de mission au Pôle Solidarités internationales Europe de La Cimade et Pauline Le Liard, chargée du projet « Personnes décédées ou disparues en contexte migratoires » de La Cimade pour l’archipel des Comores.
La séance de ce ciné-rencontre est gratuite et pour s’inscrire, c’est ici
La commémor’action du 06 février, qu’est-ce que c’est ? La commémor’action est une journée de mobilisation en mémoire aux personnes mortes ou décédées aux frontières. C’est le jour anniversaire du massacre de Tarajal au cours duquel au moins 14 personnes ont trouvé la mort, le 6 février 2014, à quelques dizaines de mètres de la plage du Tarajal, sous les tirs de balles en caoutchouc et de gaz lacrymogène de la Guardia civil espagnole qui tentait de les empêcher de rejoindre l’enclave de Ceuta. Lors de cette journée de mobilisations décentralisées des actions auront lieu dans plusieurs villes de France et d’en d’autres pays.
L’appel de la Commémor’action du 06 février 2023, dont la Cimade est signataire est disponible sur la page Facebook Commémor Action (et traduit dans plusieurs langues). Pour suivre l’ensemble des mobilisations 2023 dans le monde : Facebook Commemor’action
Pour (re)voir les échanges des dernières « Rencontres de La Cimade en ligne » c’est ici
Auteur: Coordination Sensibilisation
