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Alain Bosc témoigne suite à sa visite du « village » bédouin d’El Araqib, dans le Néguev, juillet 2012.
Alain Bosc témoigne suite à sa visite du « village » bédouin d’El Araqib, dans le Néguev, juillet 2012.
Nous sommes accueillis « à l’orientale », sous une tente relativement ventilée en plein cœur de la fournaise du Néguev, avec force gestes de bienvenue, café, boissons fraiches, repas et discours interminables.
Le village d’Al Araqib fait partie des villages « non reconnus » du Neguev. Ses habitants sont citoyens israéliens, payent à ce titre des impôts mais sont considérés comme des « intrus » en restant sur les terres de leur village. Celui-ci est menacé de destruction par les autorités israéliennes, aidées par le KKL, lequel plante des arbres sur les terres appartenant aux bédouins pour empêcher leur réinstallation. L’intention n’est pas écologique, il s’agit notamment d’acacias qui seront finalement coupés pour que la ville voisine, juive israélienne, puisse se développer.
Le village comptait 75 familles, 500 personnes environ, installées dans des maisons en dur, entourées de plantations (oliviers, palmiers, fruitiers). Elles étaient propriétaires de 1000 dunums environs, mais depuis 48, les terres ont été affectées à des juifs, car les autorités ne reconnaissent pas les titres de propriété ottomans ou anglais. En 2010 les maisons ont été rasées au bulldozer, tous les arbres ont été coupés. Tous les gravats ont été emmenés, de sorte qu’il ne reste aucune trace. Quelques familles se sont réinstallées dans des hangars de fortune, l’eau provenant de 7 puits ou forages. Depuis, ces campements ont été détruits 33 fois.
Seules deux familles restent présentes dans le village, dont celle d’Aziz Abu Amdiam, forcées de demeurer dans l’enceinte du cimetière, le seul espace du village qui n’ait pas été détruit. Les conditions de vie sont très dures. Le village comptait environ 3 000 oliviers, tous déracinés ou coupés. De ces destructions restent quelques vestiges des maisons occupées par les bédouins. Ceux qui ont quitté le village se sont installés dans les villes à proximité. Le Forum pour la coexistence dans le Néguev, composé de juifs israéliens et de Palestiniens d’Israël, se mobilise pour la défense du village. Des manifestions ont lieu tous les dimanches. Ils attendent un jugement de la cour suprême qui tranchera sur leurs droits et leur devenir.
A proximité, protégé par des clôtures en barbelé, un village israélien sorti de nulle part est en cours de construction. Cela ressemble à une colonie dans les territoires occupés, mais on est en plein Néguev, au cœur du territoire israélien, mais sur des terres appartenant depuis des siècles aux Bédouins. Le contraste est fort entre les villages (reconnus) habités par les Palestiniens d’Israël, mal équipés et entretenus et les villages peuplés par les Juifs israéliens bénéficiant des équipements nécessaires et d’un entretien régulier
Pour plus d’information sur le Forum pour la coexistence dans le Néguev : http://www.dukium.org/eng
Alain Bosc
Auteur: Service communication
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