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Communiqué de l’AMDH (Association Mauritanienne des Droits de l’Homme) du 21 juin 2010 relatif au cas de migrants bloqués à la frontière mauritano-marocaine.
Communiqué relatif au cas de migrants bloqués à la frontière mauritano-marocaine
Depuis deux semaines, un ressortissant camerounais se trouve bloqué au poste frontière 55 km par les autorités mauritaniennes. Il fait l’objet d’une décision de refoulement des autorités marocaines qui lui reprochent d’être entré dans le territoire de manière illégale par le poste frontière de Guergarate via l’Algérie. En dépit du fait que la décision de refoulement indique qu’il doit être reconduit « à destination de son pays de provenance via le P.F. El Guergarate », les forces de sécurité marocaines l’ont conduit jusqu’à la frontière avec la Mauritanie et l’ont abandonné dans un no man’s land désertique et miné, où il n’avait comme seul choix celui de se diriger vers la frontière mauritanienne.
Mr K.T.E., frigoriste de profession, avait pu obtenir un laissez-passer délivré par l’ambassade de son pays à Dakar pour entrer à Nouadhibou et aller à Douala au Cameroun. Malgré ce document, les autorités mauritaniennes, très pointilleuses sur les conditions d’entrée des subsahariens dans le pays, ont estimé devoir lui refuser l’accès au territoire au motif que la décision de son refoulement indique qu’il doit être reconduit par son poste d’entrée au Maroc.
Après avoir reçu son appel téléphonique au cours duquel il nous a fait part de la situation difficile qu’il est entrain de vivre en compagnie d’un autre ressortissant malien, nous avons saisi les autorités de la wilaya sur le sort de ces personnes et alerté les services du Croissant rouge pour leur apporter une aide d’urgence. Malheureusement, ces démarches n’ont pas porté leur fruits car les autorités ont estimé ne pas devoir agir au motif que les deux personnes ne peuvent être admises légalement sur le territoire et ce, nonobstant les raisons humanitaires que nous avions avancées.
Face aux blocages administratifs, nous nous trouvons dans l’obligation de dénoncer cette situation que nous estimons anormale car mettant en péril la vie et la sécurité de ces personnes dans le seul but de satisfaire des politiques migratoires restrictives des libertés de circulation. En tant que association de défense des Droits de l’Homme:
1. Nous condamnons ces pratiques néfastes des pays tiers qui tendent à durcir de plus en plus les conditions d’entrée des migrants subsahariens au nom de la lutte contre l’immigration irrégulière et qui s’inscrivent dans la logique de la politique européenne d’externalisation.
2. Lançons un appel urgent aux autorités régionales de Nouadhibou pour laisser entrer les deux ressortissants camerounais et malien afin de recevoir les soins et l’assistance nécessaire.
3. Demandons à nos dirigeants d’assouplir les conditions d’entrée et de séjour des migrants dans nos pays et de ne pas s’ériger en gendarme de l’Europe.
4. Demandons aux autorités des deux pays de ne pas exposer la vie des migrants en danger en les abandonnant dans une zone minée, ce qui s’apparente à une violation de leur obligation internationale de ne pas soumettre les individus à un traitement inhumain et cruel.
5. Rappelons les deux pays l’obligation qui leur incombe d’apporter aide et assistance humanitaires aux personnes en danger, conformément aux règles et principes élémentaires internationalement reconnus.
Nouadhibou le 21 juin 2010
AMDH (antenne de Nouadhibou)
Auteur: Service communication
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