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Nouvelle campagne internationale : Stop au commerce avec les colonies

15 septembre 2025

Communiqué de la Plateforme des ONG françaises pour la Palestine, dont La Cimade est membre et de 84 association, à l’initiative d’Oxfam / Commerce avec les colonies illégales.

>> Lire le rapport « Commerce avec les colonies illégales : Comment les États et entreprises étrangères permettent à Israël de mettre en œuvre sa politique de colonisation illégale »

La campagne cible des entreprises qui commercent, ou ont récemment commercé, avec les colonies israéliennes : JCB (R.-U.), Barclays Bank (R.-U.), Siemens (Allemagne), Carrefour (France), Maersk (Danemark), Tui (Allemagne), eDreams Odigeo et Opodo (Espagne).

Une alliance comptant plus de 80 organisations de la société civile lance aujourd’hui une nouvelle campagne  : «  Stop au commerce avec les colonies  », demandant aux pays d’interdire toute activité commerciale avec les colonies israéliennes illégales dans le territoire palestinien occupé (TPO), y compris celles des grandes sociétés multinationales et des institutions financières soutenant le projet de colonisation.

Le rapport «  Commerce avec les colonies illégales  » souligne comment des sociétés et des États étrangers, par le maintien de leurs activités commerciales avec les colonies illégales, contribuent directement à la crise humanitaire causée par l’occupation prolongée d’Israël.

Il vise spécifiquement le commerce avec les colonies en raison de l’oppression continue et croissante d’Israël envers les Palestinien.ne.s de Cisjordanie (y compris Jérusalem-Est), de la fragmentation de son économie et de l’affaiblissement de la viabilité d’un futur État palestinien. Mettre fin aux activités commerciales avec les colonies est une étape essentielle au respect des droits de la personne, à la protection des moyens de subsistance palestiniens, à l’arrêt de l’expansion des colonies israéliennes et à la fin de l’occupation illégale.

L’avis consultatif émis par la Cour internationale de Justice (CIJ) en juillet 2024 est clair : les gouvernements permettant le commerce avec l’économie des colonies sont jugés complices du maintien et de l’expansion des colonies illégales israéliennes et soutiennent donc l’occupation illégale d’Israël dans le territoire palestinien.

Les organisations de la société civile réunies au sein de la campagne affirment que le commerce avec les colonies ne sert qu’à les légitimer, malgré le fait qu’elles soient illégales en vertu du droit international et un obstacle à la paix. Le contrôle d’Israël coûte des milliards de dollars par an à l’économie palestinienne, alors que le taux de pauvreté en Cisjordanie est passée de 12 % à 28 % au cours des deux dernières années, avec un taux de chômage observé de 35 % (doublé depuis octobre 2023).

Israël attire des investissements commerciaux dans ses colonies partout en Cisjordanie, y compris à Jérusalem-Est, via des mesures incitatives, comme des baux commerciaux abordables, des allocations pour la technologie et les salaires, des allégements fiscaux et des subventions en espèces. Parmi les sociétés internationales et les institutions financières qui continuent de faire affaire ou qui ont jusqu’à récemment fait affaire avec les colonies israéliennes, notamment par la prestation de services ou la réalisation d’investissements, permettant ainsi de les soutenir et de les légitimer, on retrouve :

  • Le détaillant français Carrefour a établi un accord de franchise avec Yenot Bitan pour produire et vendre les produits Carrefour en Israël. Il existe au moins neuf boutiques Yenot Bitan sur le territoire palestinien occupé, dont deux affichant pleinement la marque Carrefour.
  • La société allemande TUI, un autre conglomérat de voyage, continue de proposer des visites dans les colonies israéliennes illégales. TUI offre toujours une « visite à double récit narratif » et propose aux visiteurs.euses rencontrer des colons dans la ville d’Hébron, en Cisjordanie, à bord d’un « autobus de colonie pare-balle ».
  • L’équipement fabriqué par JC Bamford Excavators (JCB), entreprise de construction britannique, est utilisé par Israël pour démolir des structures, des maisons et des cultures palestiniennes, et pour construire des colonies illégales. Les entreprises de construction, comme JCB, profitent du transfert forcé des Palestinien.ne.s et de l’expansion des colonies.
  • La multinationale allemande Siemens fournit de l’équipement et des services pour les infrastructures de transports dans les colonies, dont un accord ferroviaire valant plus de 1 milliard d’euros.
  • Parmi les banques étrangères qui continuent de financer les activités commerciales dans les colonies à l’aide de prêts et de soutien financier, la multinationale britannique Barclays a fourni 18,1 milliards de dollars en prêts et services aux entreprises impliquées dans les colonies de janvier 2021 à août 2024, devenant ainsi le troisième plus important créancier des entreprises complices du commerce avec les colonies, après BNP Paribas et HSBC.
  • La compagnie maritime danoise Maersk a transporté des marchandises pour quatre entreprises répertoriées dans la base de données des Nations unies des entreprises complices de l’économie des colonies : Comasco, Extal, Ofertex Industries et Twitoplast.
  • La société espagnole eDreams Odigeo, l’une des plus grandes agences de voyage au monde, et sa filiale Opodo, ont été signalées comme proposant des hôtels et des hébergements dans les colonies israéliennes de Cisjordanie.

« En dépit du droit international, la colonisation israélienne s’accélère — et des entreprises comme Carrefour en sont complices. La Cour internationale de Justice a pourtant rappelé une obligation claire aux États tiers : ne pas contribuer, directement ou indirectement, à cette colonisation illégale. Par conséquent, au-delà des États, en maintenant ces partenariats et sa présence dans les colonies, Carrefour se rend complice d’un système qui spolie les Palestinien·ne·s de leurs terres et de leurs moyens de subsistance« , a déclaré Louis-Nicolas Jandeaux, responsable de campagne et plaidoyer Humanitaire à Oxfam France.

« Alors que la France s’engage vers une reconnaissance de l’État palestinien, ce rapport expose la complicité française dans la colonisation israélienne des terres palestiniennes. Quelles actions la France va-t-elle entreprendre pour mettre la pression sur Israël, alors qu’il colonise le territoire et génocide la population de l’État qu’elle prévoit de reconnaître ? L’interdiction du commerce avec les colonies israéliennes et des restrictions aux entreprises comme Carrefour qui profitent de la colonisation sont des mesures urgentes et incontournables pour que la France respecte le droit international et pour que sa reconnaissance de l’Etat palestinien ne soit pas qu’une illusion. » a déclaré François Leroux, Président de la Plateforme des ONG françaises pour la Palestine.

Environ 6 500 Palestiniennes sont aujourd’hui employées dans les colonies car les politiques d’Israël ont dévasté les emplois locaux ne leur laissant ainsi d’autre choix. Approximativement 65 % d’entre elles gagnent moins de 20 $ par jour et la plupart n’ont aucun contrat écrit ni d’assurance maladie, et elles travaillent souvent dans des conditions sanitaires et sécuritaires précaires, pendant de longues heures.

Le salaire moyen des Palestiniennes qui travaillent dans les colonies est considérablement inférieur au salaire minimum israélien, mais plus élevé que celui des emplois locaux. Voilà qui illustre comment les difficultés économiques imposées par les colonies forcent la population locale à travailler dans des conditions d’exploitation.

L’Union Européenne (UE) demeure le plus important partenaire commercial d’Israël, représentant environ 32 % de l’ensemble du commerce de biens, avec un volume des échanges commerciaux total s’élevant à 42 milliards d’euros par année. Le Royaume-Uni est l’un des principaux partenaires commerciaux européens d’Israël, affichant un chiffre d’affaires annuel de près de 6 milliards de livres sterling.

Les organisations de la campagne insistent pour que les États, particulièrement ceux de l’UE et le Royaume-Uni, interdisent explicitement les activités commerciales avec les colonies d’Israël, y compris la prestation de services et la réalisation d’investissements. Les entreprises exportatrices israéliennes doivent déterminer l’origine des biens et être tenues responsables des fausses déclarations. On doit interdire aux banques et aux institutions financières de fournir des prêts et du crédit aux sociétés bénéficiant des colonies qui financent des projets dans les colonies.

>> Lire le rapport « Commerce avec les colonies illégales : Comment les États et entreprises étrangères permettent à Israël de mettre en œuvre sa politique de colonisation illégale »

Contact Presse :

Cécile Marquerie, responsable plaidoyer, c.marquerie@plateforme-palestine.org : +33 7 66 15 39 26

 Site Oxfam France – campagne commerce avec les colonies illégales

Auteur: Service communication

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