Ecoutez-moi, j’ai quelque chose à dire.
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Au moins 27 personnes sont mortes noyées au large de Calais ce mercredi 25 novembre. Ce nouveau drame vient alourdir le bilan des morts à cette frontière où, depuis une trentaine d’années, plus de 300 personnes ont perdu la vie, soit en essayant de la franchir soit en raison de leurs conditions de (sur)vie sur le littoral Nord.
Nous pensons d’abord à ses vies fauchées, à la douleur des familles et des proches des personnes décédées.
Ces morts sont la conséquence la plus dramatique, la plus grave et la plus insupportable de la politique de non-accueil menée depuis 30 ans à la frontière franco-britannique et des situations de violences et de précarité auxquelles sont exposées les personnes bloquées sur le littoral nord français.
La grève de la faim – action qui peut sembler extrême – menée durant 37 jours par Anaïs et Ludovic, illustre aussi l’impuissance et l’exaspération des citoyens solidaires face à la répétition permanente des mêmes réponses déshumanisantes et sans issue, face à la violence d’une frontière militarisée et externalisée, face à l’absence de dialogue avec les autorités pour rompre avec ce cycle infernal de violences et changer enfin de paradigme.
Car ces drames ne sont pas nouveaux. Et ils pourraient être évités !
Les autorités accusent les « passeurs » d’être responsables mais ces déclarations cachent en réalité très mal les responsabilités de la France et du Royaume-Uni dans les drames à cette frontière, comme celles de l’Union européenne et des Etats membres dans les tragédies qui se jouent chaque jour aux frontières internes et externes de l’Union Européenne.
Car les disparitions et décès aux frontières ne sauraient être uniquement attribués à des « passeurs sans scrupule » ou des « personnes inconscientes des risques ». L’Union européenne et ses États membres doivent prendre la mesure des conséquences de leurs politiques migratoires. C’est le durcissement de la règlementation, la sophistication des contrôles aux frontières qui, en rendant le franchissement des frontières toujours plus difficile, sont à l’origine de ces traversées dangereuses et des décès et disparitions qui en découlent.
Il est urgent de remettre en cause le traité du Touquet et le protocole additionnel de Sangatte. C’est une exigence que portent de nombreuses associations, ainsi que la Commission nationale consultative des droits de l’homme, depuis plusieurs années.
Des moyens très importants sont consacrés à financer l’érection de barrières physiques, juridiques et technologiques ainsi que la construction de camps sur les routes migratoires, moyens qui seraient plus utiles pour accueillir dignement les personnes bloquées aux frontières, d’examiner avec attention et impartialité leurs situations et assurer le respect effectif de leurs droits.
Nous appelons à un changement radical des politiques migratoires, dans une Europe solidaire, accueillante, protectrice des droits humains et de la dignité des personnes.
Auteur: Service communication
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