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Rassemblement du 22 mars en Guadeloupe contre le racisme et le fascisme

20 avril 2025

Le samedi 22 mars, des manifestations contre le racisme et le fascisme ont eu lieu dans le monde entier car force est de constater qu’aujourd’hui, « l’heure est à la riposte ».
Le groupe de Guadeloupe a pris part à cet élan international initié par le collectif « la Marche des Solidarités », pour réaffirmer la dignité de tous les êtres humains, quelles que soient leurs origines, ethnies ou religions.

La Guadeloupe, comme les autres territoires des Amériques, est issue d’une histoire arquée par la violence, le génocide des peuples autochtones, la déportation et l’esclavage de millions d’Africains, et l’exploitation des populations asiatiques, principalement indiennes, via l’engagisme.

Alors, l’histoire de la Guadeloupe est aussi celle des résistances et révoltes de toutes ses populations, d’abord contre ces oppressions, puis pour affirmer la dignité de tout être. Aujourd’hui, ces combats pour la dignité continuent sous de multiples formes : les différentes luttes pour les réparations dans la Caraïbe, et en particulier envers Haïti, les luttes pour la justice dans le dossier du chlordécone.

Inhumanité des politiques & droit dérogatoire

Le combat qui nous occupe particulièrement est celui de la lutte contre l’inhumanité des politiques migratoires menées par l’Etat français, à l’encontre de toutes les populations étrangères, indépendamment des spécificités territoriales. En créant ainsi plus d’exclusion, en renforçant les micro-catégories dans le tissu sociétal français mais aussi guadeloupéen, on assiste à l’éclosion d’une société plus violente. Ces politiques sont particulièrement violentes dans les territoires dits “d’outre-mer”, notamment à Mayotte, en Guyane et en Guadeloupe. Ici, on est effectivement soumis à ce qu’on appelle un “régime dérogatoire”, qui autorise à contourner les droits fondamentaux des personnes, sous prétexte de spécificités locales. Souvent d’ailleurs, ces dispositions spécifiques sont ensuite proposées sur l’ensemble du territoire national.

Morale de l’Histoire & déconstruction idées reçues

En Guadeloupe en particulier, territoire dans lequel de nombreux citoyens connaissent la précarité, où le taux de chômage est très élevé, et où l’accès aux soins est rendu plus difficile par rapport à l’hexagone, la tentation de se replier sur soi et de succomber accusateurs est grande.

Nous appelons à ne pas céder à ces discours mensongers : quitter son pays, c’est souvent renoncer à sa vie, c’est une aventure complexe, onéreuse, engageante, contraignante émotionnellement et financièrement. Rappelons que la France compte dans la moyenne basse des pays d’Europe concernant l’accueil des personnes étrangères. Les femmes et les hommes migrent à part égale, et les prestations sociales ne s’obtiennent pas du seul fait de sa présence sur le territoire.

Les migrations font partie de l’histoire du monde, et ne constituent pas un problème en soi. C’est leur gestion, notamment répressive, qui engendre des conflits dans les sociétés.

Il y a des moments dans l’histoire où il faut se lever et faire entendre sa voix, et nous sommes dans un tél moment. La situation est grave et urgente, mais nous sommes la majorité ; nous pouvons gagner !

Sur cette terre de Guadeloupe, porteuse de tant de luttes contre l’injustice, nous disons non au racisme, oui à la communion des peuples, oui à l’égalité !

Auteur: Région Outre-Mer

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