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Alors que la tension aux frontières européennes autour de la Méditerranée se durcit laissant au fond des mers les anonymes sacrifiés de l’exil, La Cimade cherche à soutenir dans leurs recherches les proches de ces personnes et leurs soutiens et demande l’application du droit international humanitaire pour identifier les corps. […]
Alors que la tension aux frontières européennes autour de la Méditerranée se durcit laissant au fond des mers les anonymes sacrifiés de l’exil, La Cimade cherche à soutenir dans leurs recherches les proches de ces personnes et leurs soutiens et demande l’application du droit international humanitaire pour identifier les corps.
Le 18 avril 2015, une embarcation transportant environ 900 personnes migrantes fait naufrage à environ 110 km des côtes libyennes. Plus de 800 personnes meurent, faisant de ce drame l’événement le plus meurtrier en Méditerranée recensé à ce jour depuis le début du 21ème siècle.
Le premier ministre italien de l’époque, Matteo Renzi, prend l’initiative extrêmement couteuse de faire renflouer l’épave gisant par 370 m de fond. 200 corps seulement furent repêchés, et inhumés de façon unilatérale dans plusieurs cimetières de Sicile.
Ce drame n’a pas manqué de souligner une certaine hypocrisie des instances de l’Union européenne et de ses Etats membres. Bien loin de changer de cap, ces derniers n’ont pourtant jamais cessé de multiplier les obstacles pour rejoindre le territoire de l’UE, contraignant les personnes exilées à faire appel à des passeurs et à s’exposer à l’exploitation des trafiquants, se rendant ainsi complices, sinon les responsables, de ces tragédies migratoires.
Les frontières se ferment sur le dos de la crise sanitaire
La pandémie du COVID-19 a bien sûr compliqué l’accueil des survivant·e·s avec les fermetures de frontières dans toute l’Union européenne. Début avril, Malte et l’Italie ont tout d’abord fermé leurs ports. Les opérations civiles de sauvetage, déjà rendue difficile depuis mi-2017, rencontrent de nouveaux obstacles pour le débarquement des personnes sauvées en mer.
Avec cette crise sanitaire, les politiques migratoires européennes délibérément meurtrières se durcissent.
Une équation intenable
L’équation devient donc aujourd’hui intenable : les bateaux candidats au départ restent toujours aussi nombreux, les pays d’accueil referment leurs portes condamnant les exilé·e·s à des traversées périlleuses.
Depuis 2014, on totalise ainsi plus de 20.000 personnes mortes ou disparues recensées en Méditerranée.
La Cimade plaide pour la mise en place de procédures systématiques d’identification des corps.
Ces tragédies en mer laissent de nombreuses familles dans l’obscurité, ou le vide. En effet, ce sont 70 à 80% des personnes disparues en Méditerranée dont on ne retrouve pas les corps. Il n’existe, à ce jour dans chacun des pays de l’Union européenne, pas de procédures systématiques d’identification des corps ou de collecte systématique d’information sur les personnes migrantes disparues.
Dans ce néant, des milliers de personnes décédées sont enterrées ou disparaissent sans nom et leur identité plonge dans l’anonymat des abysses méditerranéennes.
Situations dramatiquement identiques pour les disparu·e·s dans le désert en Libye ou au Sahel.
A ce jour, on ne parvient toujours pas à évaluer leur nombre et l’on sait que les statistiques restent bien en deçà des réalités observées.
Généralement, les familles à la recherche de leur proche peuvent s’adresser au réseau de la Croix Rouge, du Croissant Rouge ou du CICR et débutent pour eux l’entrée dans un casse-tête médico-légal et juridique selon les pays concernés par les disparitions. Commence le début d’un calvaire sans fin pour les proches des personnes disparues.
Quelles sont les actions de La Cimade pour aider ses partenaires et les familles des disparu·e·s ?
Dans le cadre de la coalition internationale Boats4people, dès 2016, le travail de La Cimade a débuté en coordonnant plusieurs missions en Italie, pays le plus touché par les naufrages à ce moment-là, et par l’élaboration d’un guide de sensibilisation grand public et d’un outil à destination des familles et soutiens des personnes disparues, et d’un webguide toujours disponible pour tous les acteurs associés à ces enquêtes et recherches.
Par ce travail, La Cimade soutient ainsi les associations aidant les familles ainsi que les proches de disparu·e·s, par la transmission d’informations sur les procédures d’identification des corps, d’inhumation, de rapatriement et sur l’ensemble des démarches à entreprendre.
Et forts de cette expérience, La Cimade a décidé d’étendre son expertise, notamment à Mayotte et plus largement dans l’archipel des Comores où elle a réalisé une mission de collecte d’informations sur les mêmes problématiques locales et mêmes difficultés que rencontraient les familles. Cette mission vient d’aboutir sur la production d’un guide pratique d’information pour les proches des personnes mortes ou disparues lors d’une traversée vers Mayotte. Un atelier d’appropriation de cet outil a déjà eu lieu avec des associations de l’île de Mayotte et plus largement de l’archipel des Comores début 2020.
Les mêmes actions se sont étendues aux frontières franco-italiennes et dans les Hauts de France
par le Pôle Solidarités Internationales Europe courant 2019 pour délivrer à tous les partenaires solidaires ces outils vitaux.
Ce long travail est en train de se décliner au cœur du milieu désertique. En effet, l’équipe Solidarités Internationales de La Cimade est allée au Niger en février dernier, en mission avec l’association nigérienne Alternative Espaces Citoyens pour permettre d’établir un premier état des lieux des personnes migrantes mortes ou disparues dans le désert.
Ces enquêtes et observations ouvriront certainement des pistes pour toutes celles et ceux en quête d’une aide vitale pour accomplir enfin leur travail légitime de deuil. Et lutter à tout prix contre l’oubli.
Faites un don pour nous soutenir dans nos missions et notamment dans l’élaboration de ces outils pour informer les familles des procédures d’identification des corps.
© Sara Prestianni – Mémorial dédié aux personnes migrantes mortes en mer. Catane, Sicile.
Auteur: Service communication
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