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Cette fiche apporte des éléments d’identification et de compréhension de l’assignation à résidence comme mesure d’expulsion. Elle permet d’en comprendre les principaux enjeux et de permettre une meilleure information et orientation des personnes sous le coup de telles mesures.
L’assignation à résidence « 45 jours » est une mesure de restriction de liberté et de surveillance exercée contre une personne étrangère en vue de l’expulser du territoire français et pour qui il existe une perspective d’éloignement. Prévue à l’article L. 731-1 du code de l’entrée et du séjour en France des personnes étrangères – CESEDA, cette mesure emporte des obligations mais aussi des droits pour la personne étrangère visée.
A l’exception des demandeur∙se∙s d’asile (voir ci-dessous), l’assignation à résidence est nécessairement fondée sur une mesure d’éloignement. L’assignation à résidence est prononcée soit de manière concomitante à cette mesure, soit postérieurement à celle-ci.
Les cas les plus fréquents sont :
→ La durée maximale totale de cette assignation à résidence est de 135 jours (45 jours x 3).
Les demandeur∙se∙s d’asile peuvent également être soumis∙e∙s à une mesure d’assignation à résidence, et ce en l’absence de mesure d’éloignement.
Tel peut être le cas pour :
→ La durée maximale totale de l’assignation à résidence « Dublin » est de 180 jours (45 jours x 4).
→ Pour ces deux dernières catégories de personnes, un décret d’application viendra en préciser les modalités.
Il est possible pour l’administration, avec le concours des forces de l’ordre, et sur autorisation du juge des libertés et de la détention (JLD), de procéder à la recherche et à la retenue, au sein du lieu d’assignation à résidence, de documents attestant de la nationalité de la personne.
Pour les personnes faisant l’objet d’un arrêté d’expulsion, d’une peine d’interdiction du territoire français (ITF) ou d’une interdiction administrative du territoire français, elles peuvent être assignées à résidence à leurs frais dans des lieux choisis par l’administration sur l’ensemble du territoire.
Les personnes faisant l’objet d’une assignation à résidence « 45 jours » ne sont pas placées sous surveillance électronique mobile (contrairement à d’autres types d’assignations à résidence pour des profils spécifiques).
Attention : le délai de recours sera prochainement allongé à 7 jours avec un décret issu de la loi n°2024-42 du 26 janvier 2024 qui doit intervenir au plus tard le 1er août 2024.
Les textes ne prévoient pas de recours pour les demandeur∙se∙s d’asile assignées à résidence au motif du dépôt d’une demande à une autorité autre que la SPADA.
Si la personne ne respecte pas ses obligations (par exemple, si elle n’honore pas l’un de ses pointages, quitte son département sans autorisation ou refuse de se rendre à un rendez-vous au consulat sans motif légitime) :
⇨ L’administration a la possibilité de saisir le juge des libertés et de la détention (JLD) pour faire constater l’éventuelle « obstruction volontaire » que présente la personne à l’exécution de l’expulsion, ce qui permet une interpellation à domicile en vue de :
⇨ Elle peut être poursuivie et condamnée, le cas échéant, à de la prison ferme (jusqu’à 3 ans), à une amende (jusqu’à 15 000 euros d’amende) et à une peine d’interdiction du territoire français (ITF).
Présentée comme une « alternative » à la rétention, l’AAR fait en réalité partie d’une « boîte à outils » dans laquelle la préfecture puise indifféremment pour effectuer les expulsions.
Certaines préfectures enferment la personne la veille d’un départ programmé par avion, parce que le domicile est éloigné de l’aéroport ; et ce alors que la personne respectait scrupuleusement ses obligations dans le cadre de l’assignation à résidence. Cette pratique, illégale s’il n’est pas démontré que la personne présente un risque de soustraction à l’exécution de la décision d’éloignement ou que des faits nouveaux ont pour effet de troubler l’ordre public, facilite ainsi la tâche de l’administration pour exécuter l’expulsion (« placement de confort ») et caractérise aussi une stratégie d’évitement de la justice – puisque la personne est expulsée avant la réponse du juge des libertés et de la détention (JLD) sur son recours. Les personnes dublinées, notamment les familles, font régulièrement l’objet de tels « placements de confort ».
Pour être aidé⋅e, la personne peut se rapprocher d’une permanence des avocat‧e‧s, d’un point d’accès au droit ou d’une association d’aide aux personnes étrangères. (Cf. adresses de nos permanences régionales sur notre site internet)
Découvrir les autres fiches-réflexe de La Cimade :
Télécharger la fiche-réflexe AAR ci-dessous (mise à jour mai 2021).
Auteur: Service communication
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